Le TMN ou Trouble du Manque de Nature, communément appelé les troubles associés au déficit de nature, représente un ensemble de symptômes psychologiques, physiques et cognitifs découlant de la séparation entre l’homme et la nature. Un enjeu majeur qui touche l’ensemble de la population, mais particulièrement les enfants.
Ce terme a été introduit en 2005 par Richard Louv, un journaliste et auteur, dans son ouvrage « Last Child in the Wood » mais déjà en 1978, l’écologue Robert Pyle et ses collègues lançaient l’alerte en parlant de « l’extinction de l’expérience de nature ».
Depuis plus de 10 ans, cette préoccupation est présente en Amérique du Nord, et les enjeux d’une prise de conscience européenne sont multiples. De nombreuses observations soutiennent l’hypothèse selon laquelle le fait de passer moins de temps dans la nature expose à des problèmes physiques et mentaux.
Les enquêtes et études scientifiques apportent régulièrement de nouvelles preuves des conséquences de cette déconnexion entre les humains et la nature. Elles sont multiples, parmi elles on observe, des déficiences psychiques, motrices et cognitives. Les cas d’obésité, d’hypertension, d’hyperactivité, de dépression, d’anxiété et de troubles du comportement sont en augmentation. Les troubles du sommeil, l’agitation, le stress, l’impatience et la désocialisation sont également fréquents.
Passer du temps dans la nature est essentiel à tous, mais surtout au bon développement de l’enfant, tant sur le plan psychologique que physique.
Il est temps de sensibiliser les populations et les professionnels de santé à ces enjeux pour encourager l’action et favoriser un changement positif.
Il est urgent de mettre en lumière les bienfaits du contact avec la nature pour notre santé physique et mentale.
Ce qu’ils en disent…
« Passer du temps dans la nature est essentiel au bon développement de l’enfant, sur le plan psychologique autant que sur le plan physique. Certains chercheurs affirment même qu’une dose quotidienne de nature puisse prévenir et traiter de nombreux troubles médicaux ». Dr Melissa Lem, médecin de famille, membre du corps professoral au département de médecine familiale et communautaire de l’université de Toronto et membre de l’association canadienne des physiciens environnementalistes. Elle cite des études concernant par exemple :
L’hyperactivité avec déficit de l attention (TDAH) : 5 à 10 % des enfants au Canada
La prise de poids et obésité : 1 enfant sur 4 au Canada
Hypertension, le diabète et les problèmes liés au cholestérol,
La Myopie, l’asthme, la dépression
Des retards au plan de développement d’habilités motrices et d’aptitudes sociales
Dans une interview de juin 2007, Richard Louv analyse :
« Ce n’est que plus tard que j ai compris ce dont il s agissait : les parents avaient grandi dans la nature, tandis que leurs enfants grandissaient dans la maison. Au cours des 30 dernières années, la superficie du territoire ou les enfants peuvent circuler sans la supervision immédiate de leurs parents a diminué de 90%. (…) en l’espace de 30 ans, la relation entre la nature et l’enfant s’est donc profondément modifiée, et ce mouvement va en s’accélérant.»