L’éloignement progressif de l’homme par rapport à la nature s’est intensifié au fil du temps. Un véritable « déracinement » aux conséquences lourdes sur nos modes de vie. De nombreux chercheurs mènent des études pour évaluer l’ampleur et la gravité de la situation, car les signes sont préoccupants et sérieux.
Un déracinement en deux temps…
Malgré notre lien naturel avec les arbres et la nature, les forêts sombres ont longtemps été perçues comme des endroits menaçants et dangereux, inspirant ainsi de nombreux contes et légendes. Nous nous sommes progressivement éloignés de la nature en quittant les campagnes pour nous regrouper dans les villes. C’est seulement au 19ème siècle que notre perception des forêts a changé, les considérant comme des lieux de détente et de retraite pour échapper à la vie trépidante des villes en plein essor, ainsi que pour des raisons de santé. Cette quête incessante de progrès économique et de surconsommation a entraîné un rythme de vie démesuré, éloignant de plus en plus notre relation avec la nature et l’environnement.
L’urbanisation croissante et le développement des constructions ont conduit à une artificialisation des sols et à une emprise sur la nature sauvage. « La quête effrénée des trente glorieuses et celle incessante du toujours plus économique, plus de revenus, d’acquisitions de biens, ont entraînés un rythme de vie démesuré, aux antipodes d’une simple économie de subsistance et a induit une distorsion de notre relation à la nature et à notre environnement. L’urbanisation croissante et l’étalement des constructions, tels que les maisons individuelles, les centres commerciaux et les routes, ont conduits à une artificialisation des sols et à une conquête de la nature sauvage » Line Gaumet
Historiquement, les humains se sont regroupés et ont cherché à contrôler leur environnement grâce à l’agriculture. Au fil du temps, les espaces boisés ont reculé pour laisser place à des aménagements.
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, et en France, 80% de la population réside en milieu urbain. Cette domination et appropriation du territoire par l’homme ont largement contribué à la disparition du lien entre l’homme et la nature. « Les modes de vie citadins nourrissent une spirale de consommation où le temps libre est consacré au shopping et à la navigation sur internet » affirme Line Gaumet. La technologie nous incite de plus en plus à passer du temps dans un monde virtuel, détournant notre attention de la nature.
Les changements dans notre mode de vie ont progressivement éloigné nos conditions de vie originelles, mettant en danger notre relation avec la nature. Depuis les années 1978, des chercheurs alertent sur l’extinction de l’expérience de nature. De nombreuses observations corroborent l’idée que passer moins de temps en contact avec la nature peut causer des problèmes physiques et mentaux. Il est devenu évident que notre bien-être est étroitement lié à notre relation avec la nature. Des études confirment ce lien, mettant en lumière le « syndrome ou trouble de manque de nature ».